
L’impact des logements sur les gaz à effet de serre est un sujet de plus en plus scruté, notamment dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Chaque aspect de notre habitation, de la manière dont elle est construite à la façon dont elle est chauffée et éclairée, contribue, dans une mesure plus ou moins importante, à l’émission de ces gaz responsables du réchauffement de la planète. Si la prise de conscience s’est largement répandue ces dernières années, les répercussions de nos choix résidentiels sur l’environnement sont encore trop souvent sous-estimées.
Les bâtiments, qu’ils soient anciens ou récents, représentent une part non négligeable des émissions de gaz à effet de serre (GES). En France, environ 25 % des émissions totales de gaz à effet de serre sont liées à l’habitat, selon les données de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Cette proportion varie en fonction de plusieurs facteurs, dont l’âge du bâtiment, son niveau d’isolation, le type de chauffage utilisé, ainsi que la consommation énergétique globale. La principale source d’émissions provient des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude, qui dépendent dans une large mesure de l’énergie utilisée pour les alimenter.
Le chauffage est l’un des plus gros contributeurs aux émissions de CO2 des logements. Les maisons chauffées à l’électricité, notamment en France, contribuent relativement peu en termes d’émissions directes, car l’électricité utilisée provient en grande partie de sources nucléaires et renouvelables. En revanche, les foyers chauffés au gaz, au fioul ou au charbon génèrent des émissions directes de CO2, en raison de la combustion de ces énergies fossiles. Le type de chaudière, sa performance énergétique et son entretien régulier jouent un rôle majeur dans la quantité de gaz émis. Ainsi, une chaudière ancienne ou mal réglée peut devenir une véritable source de pollution, émettant des quantités bien plus importantes de dioxyde de carbone que des équipements modernes et bien entretenus.
Les matériaux de construction d’un logement ont également un impact sur les émissions de gaz à effet de serre, souvent plus discret, mais tout aussi significatif. Les matériaux utilisés pour ériger un bâtiment, de la fabrication des briques au béton, en passant par le verre et l’acier, nécessitent une grande quantité d’énergie pour leur production. Le béton, par exemple, est un matériau particulièrement énergivore en raison de son processus de fabrication qui génère une grande quantité de CO2. L’extraction des matériaux, leur transport et leur transformation dans les usines, ainsi que l’assemblage sur le chantier, contribuent tous aux émissions liées à la construction d’un logement. De plus, la durée de vie des matériaux et leur capacité à être recyclés ou réutilisés jouent un rôle dans l’impact global.
L’isolation est un autre facteur clé. Un bâtiment mal isolé entraîne une surconsommation d’énergie pour le chauffage en hiver et pour la climatisation en été. Une isolation efficace permet de limiter les pertes de chaleur et donc de réduire les besoins en énergie. Cependant, les bâtiments anciens, souvent construits avec des matériaux peu performants en termes d’isolation, laissent échapper beaucoup de chaleur, ce qui oblige les occupants à recourir à des systèmes de chauffage plus puissants et énergivores. Le recours à des matériaux isolants modernes, comme la laine de verre ou les panneaux de polystyrène expansé, ou encore des solutions écologiques telles que la laine de chanvre ou les isolants à base de cellulose, peut grandement améliorer l’efficacité énergétique d’un logement et réduire son empreinte carbone.
Un autre facteur à prendre en compte est l’éclairage. Bien que l’impact des ampoules soit souvent négligé, il peut devenir important lorsque l’on considère les foyers qui utilisent encore des ampoules à incandescence ou des halogènes, qui consomment beaucoup d’électricité. En revanche, les ampoules LED, plus économes en énergie, permettent de réduire la consommation d’électricité et donc, indirectement, les émissions de gaz à effet de serre, surtout si l’électricité provient de sources fossiles.
La gestion de l’eau dans le logement a aussi son rôle à jouer. En effet, pour chauffer l’eau, il faut une certaine quantité d’énergie, et un système de chauffage de l’eau mal optimisé entraîne des pertes inutiles. Des pratiques comme l’installation de chauffe-eaux solaires, l’usage de robinets économes en eau, ou encore l’adoption d’appareils électroménagers moins énergivores (comme les lave-vaisselles ou les lave-linges), permettent de réduire non seulement la consommation d’eau, mais aussi les émissions indirectes de gaz à effet de serre liées à l’énergie nécessaire à leur traitement.
L’impact des déplacements liés à notre logement n’est pas non plus négligeable. En fonction de la localisation géographique, la proximité des transports en commun et des commerces, ainsi que l’accessibilité aux services, l’emplacement d’une maison peut influencer le nombre de kilomètres parcourus au quotidien. Si les habitants d’un quartier doivent régulièrement utiliser des voitures pour se rendre au travail, faire leurs courses ou pour toute autre activité, l’empreinte carbone liée à ces déplacements peut rapidement augmenter. Par conséquent, des choix en matière d’urbanisme, de mobilité durable et de réduction de l’usage de la voiture peuvent contribuer à la baisse des émissions de GES.
Enfin, pour comprendre l’ampleur de l’impact environnemental d’un logement, des enquêtes, des mesures et des relevés sont réalisés régulièrement par des experts. Le DPE est l’un des outils principaux pour évaluer cette empreinte, en offrant une estimation des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre d’un bien immobilier. Ces relevés permettent de cerner avec précision les points à améliorer dans un logement et de mesurer l’impact réel des travaux réalisés pour améliorer son efficacité énergétique.
Reconnaissons tout d’abord que la maison pèse beaucoup dans l’émission de gaz à effet de serre, à travers sa construction, son entretien, son chauffage, son éclairage et tous les autres actes de notre quotidien. Améliorer la performance énergétique des bâtiments grâce notamment à des matériaux adaptés, à une meilleure isolation, au recours aux énergies renouvelables est un levier essentiel pour réduire les émissions mondiales de CO2. Nos choix, en tant qu’occupants ou usagers des logements, ont des conséquences non seulement sur notre confort mais également sur notre part dans la lutte contre le dérèglement climatique.