Cette année 43 a été marquée par un hiver assez doux, une sécheresse récurrente, des récoltes plutôt correctes dans leur ensemble. Sans compter quelques orages qui ont parfois occasionné quelques dommages aux cultures.

 

14 janvier : le net redoux engendre la fonte de la neige notamment sur le plateau d’Hauteville. Certains quartiers de la ville sont absolument transformés en marécages inabordables en raison des chemins qui sont devenus de véritables cours d’eau.

 

24 janvier : alors que les journaux évoquent un début d’hiver très doux; voilà que le froid somme toute modéré débarque dans l’Ain. On enregistre une chute importante du mercure. On perdit 10° en 24 h avec le retour des gelées matinales. Mais celles-ci ne seront pas très intenses.

 

22 mars : on parle déjà de sécheresse. Des mesures préventives en terme de règlementation sont déjà prises car on redoute des incendies dans les bois.

 

6 avril : on parle toujours de la sécheresse qui devient inquiétante. Il y a maintenant plus d’un an que dure cette situation dans l’Ain et de mémoire des habitants jamais on n’avait vu pareille durée. Les usines hydro-électriques sont de nouveau dans le marasme après une très passagère amélioration. A la campagne, la situation devient très inquiétante pour les fourrages. Le reste ne souffre pas trop en ce début de printemps mais l’herbe ne pousse pas et comme il n’y a aucune réserve, l’alimentation des animaux devient un problème de plus en plus difficile à résoudre.

 

8 avril : le temps s’est refroidi depuis 48 h. Il a neigé dans la vallée de l’Ain et les pentes de l’Avocat ont retrouvé un manteau hivernal. Ce sont les giboulées de mars qui ont été reportées en avril. Il fait froid partout et les cultivateurs redoutent la gelée des arbres fruitiers qui sont en fleurs. La vigne ne craint rien car elle n’a encore point poussé.

 

9 avril : après une journée froide accompagnée de nombreuses giboulées, une gelée s’est produite. On craint des dégâts dans les vergers où la floraison des arbres est déjà bien avancée. Le temps reste neigeux et froid pour la saison. Malgré cette mauvaise météo, les hirondelles viennent d’arriver dans le ciel du département.

 

1er mai : de quoi ravir les agriculteurs. La pluie est enfin de retour après tant de périodes de disette. On évoque suite à cela une récolte moyenne des futurs fourrages.

 

6 mai : au cours d’un orage dans l’après-midi, les premiers grêlons ont fait leur apparition. La région de Trévoux a été très touchée avant que tout cela ne se décale sur les Dombes notamment. Ainsi, dans la région de Dompierre sur Chalaronne, les chutes de grêle ont été violentes et se sont succédé pendant une heure. Elles ont causé de graves dégâts dans les plantations, particulièrement dans les jardins où les légumes promettaient une abondante et prochaine récolte. Le lendemain, on trouvait encore une bonne couche de grêlons dans les endroits abrités.

 

10 mai : la météo est désormais détestable. Dans divers secteurs, des chutes de grêle se sont prolongées pendant les dernières 48 h mais les dégâts semblent mesurés. Par contre, les gelées ont également fait leur retour en certains points du département. Dans le fond des vallées de l’Ain et du Veyron près de Poncin, une épaisse couche de brouillard se forma et cet écran empêcha la gelée de se produire. Au-dessus, par contre, on signale des dégâts. Les pommes de terre, les haricots précoces, les noyers ont été grillés. Même constat dans cette nuit du 9 au 10 mai sur le val de Saône. A Pont de Vaux, cette forte gelée a causé d’importants dommages aux arbres fruitiers, pommes de terre, haricots, fraises, colza et à la vigne.

 

30 mai : un violent orage s’est abattu le long de la Saône sur Montmerle en soirée. Il a ravagé les jardins et transformé les rues en torrents. Les fruits et légumes ont beaucoup souffert de cet évènement d’une violence inouîe. Dans le Cerdon, les pluies torrentielles ont raviné les vignobles des coteaux mais c’est sur les blés que les dégâts ont été les plus grands. Ceux-ci magnifiques et d’une hauteur exceptionnelle ont été tout simplement couchés par les orages.

 

15 juin : les fenaisons battent leur plein dans toute la vallée de l’Ain. La récolte est d’une bonne moyenne et le bétail souffrira moins l’hiver suivant que lors du dernier hiver. Le rendement en lait sera meilleur aussi. Mais le mauvais temps gêne depuis quelques jours la rentrée de la récolte.

 

18 juin : le mauvais temps continue de faire des dommages. Notamment sur la floraison des vignes du Bugey et du Cerdon qui a bien du mal à s’achever. Et le mildiou commence à faire son apparition. Les viticulteurs sont inquiets d’autant qu’il manque du sulfate de cuivre.

 

6 juillet : un violent orage s’est abattu en soirée dans le secteur de Virieu le Grand. Une violent chute de pluie et de grêle a succédé à un vent en furie et causa de graves dommages aux cultures.

 

20 juillet : ce fut au tour du Valromey et notamment de Ruffieu d’être balayé par un violent orage causant d’importants dégâts aux récoltes. La foudre est notamment tombée sur une habitation, endommageant en partie la cheminée et la toiture.

 

22 juillet : les moissons se sont terminées  dans le Revermont. Le blé dont la quantité s’annonce moyenne a été rentré dans d’excellentes conditions.  Les machines à battre ronronnent dans tous les hameaux.

 

Début août : en ce début de mois, le département subit une importante vague de chaleur. On évoque même une canicule dans les médias ; que l’on retrouvera en seconde quinzaine du mois avec plus de 35° à l’ombre. On profite du beau temps pour finir les moissons dans toute la vallée de l’Ain. Celle-ci ici sera plutôt bonne ; un peu au-dessus de la moyenne. Les céréales secondaires comme l’orge et l’avoine donneront également une assez bonne récolte. Ce temps chaud et sec a d’ailleurs heureusement favorisé la moisson.

 

2 septembre : dans toute notre région vers le Bugey et le Revermont, les vendanges seront plus précoces que d’habitude en raison de la température qui a activé la maturité. On vendangera au moins avec une avance d’une bonne quinzaine de jour. La récolte sera d’excellente qualité.

 

6 septembre : du fait de la persistance de la sécheresse, tous les cours d’eau qui dévalent dans notre vallée baissent de plus en plus. La rivière d’Ain atteint un niveau extrêmement bas ainsi que ses affluents. Le Suran ne coule même plus ; le Veyron, le Riez et l’Oiselon sur la rive gauche sont presque à sec. De ce fait, la nappe d’eau souterraine de la vallée a subi une grande baisse . Ce qui gêne en de multiples lieux le fonctionnement des puits et des fontaines.

 

30 septembre : malgré une tardive et violente attaque d’oidium, la récolte du Cerdon sera encore bonne voire parfois d’excellente qualité. De quoi ravir les vignerons.

 

21 octobre : les agriculteurs commencent les semailles d’automne mais se plaignent d’avoir du mal à trouver les produits nécessaires au traitement des semences. Pendant ce temps, la récolte des fruits en particulier des châtaignes n’a jamais été aussi belle. Alors qu’il n’y a pas eu d’hiver 42-43, la fin d’année continue sur le même style avec de la douceur.