L’effet de serre est un processus naturel de réchauffement de l’atmosphère qui intervient dans le bilan radiatif de la Terre. Il est dû aux gaz à effet de serre (GES) contenus dans l’atmosphère, à savoir principalement la vapeur d’eau (qui contribue le plus à l’effet de serre), le dioxyde de carbone CO2 et le méthane CH4.

Cet effet a été nommé ainsi par analogie avec la pratique en culture et jardinerie de construire des serres, espaces clos dont une ou plusieurs faces sont transparentes, laissant passer le rayonnement du soleil et le retenant prisonnier à l’intérieur. C’est le piégeage des infrarouges qui entraine une augmentation de la température.

Lorsque le rayonnement solaire atteint l’atmosphère terrestre, une partie (environ 28,3 %) est directement réfléchie (renvoyée vers l’espace), par l’air, les nuages blancs et la surface claire de la Terre (en particulier les régions blanches et glacées comme l’Arctique et l’Antarctique), c’est l’albédo (non représenté sur le schéma). Les rayons incidents qui n’ont pas été réfléchis vers l’espace sont absorbés par l’atmosphère (20,7 %) et/ou la surface terrestre (51 %).

Cette dernière partie du rayonnement absorbée par la surface du sol lui apporte de la chaleur (énergie), qu’elle restitue à son tour, le jour comme la nuit, en direction de l’atmosphère sous forme de rayons infrarouges. C’est le « rayonnement du corps noir ». Ce rayonnement est alors absorbé en partie par les gaz à effet de serre, ce qui réchauffe l’atmosphère. Puis dans un troisième temps, cette chaleur est réémise dans toutes les directions, notamment vers la Terre.

 

C’est ce rayonnement qui retourne vers la Terre qui constitue l’effet de serre, il est à l’origine d’un apport supplémentaire de chaleur à la surface terrestre. Sans ce phénomène, la température moyenne sur Terre chuterait d’abord à -18 °C. Puis, la glace s’étendant sur le globe, l’albédo terrestre augmenterait et la température se stabiliserait vraisemblablement à -100°C.

On peut considérer l’atmosphère comme un réservoir d’énergie. Si l’effet de serre est plus efficace pour retenir (en fait ralentir la déperdition de l’énergie) l’énergie, ce réservoir se remplit – et l’énergie emmagasinée par la surface terrestre augmente .

En moyenne, l’énergie venue de l’espace et reçue par la Terre, et l’énergie de la Terre émise vers l’espace sont quasiment égales. Si ce n’était pas le cas, la température de surface de la Terre augmenterait sans cesse ou diminuerait sans cesse. En effet, si les échanges moyens d’énergie avec l’espace ne sont pas équilibrés, il y aura un stockage ou un déstockage d’énergie par la Terre. Ce déséquilibre provoque alors un changement de température de l’atmosphère (voir Réchauffement climatique).

L’effet de serre doit son nom à l’analogie entre l’atmosphère terrestre et une serre destinée à abriter des plantes. Les parois vitrées de la serre laissent entrer le rayonnement visible (qui transporte la majeure partie de l’énergie solaire) mais réfléchissent (ne laisse pas échapper) des rayonnements infrarouges, cause importante des pertes thermiques de tout corps (loi du corps noir). Le verre de la serre joue donc un rôle analogue à celui de l’atmosphère, qui contient les gaz à effet de serre.

 Si la majorité des rayonnements solaires traversent l'atmosphère pour toucher le sol ( en rouge ), la plus grande partie du rayonnement émis pas la Terre n'est pas transmise(en bleu) mais absorbée par l'atmosphère (en gris). C'est la vapeur d'eau qui principalement absorbe le plus les rayons infra-rouge

 

Les gaz à effet de serre sont des composants gazeux de l’atmosphère qui contribuent à l’effet de serre. Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (ou protoxyde d’azote, de formule N2O) et l’ozone (O3). Les gaz à effet de serre industriels incluent les halocarbones lourds (fluorocarbones chlorés incluant les CFC, les molécules de HCFC-22 comme le fréon et le perfluorométhane) et l’hexafluorure de soufre (SF6).

Contributions approximatives à l’effet de serre des principaux gaz :

  • vapeur d’eau : 55 %
  • dioxyde de carbone : 39 %
  • ozone : 2 %
  • méthane : 2 %
  • oxyde nitreux : 2 %

Ces gaz ont pour caractéristique commune d’absorber une partie des infra-rouge émis par la surface de la Terre.

  

La plupart des gaz à effet de serre (GES) sont d’origine naturelle. Mais certains d’entre eux sont uniquement dus à l’activité humaine ou bien voient leur concentration dans l’atmosphère augmenter en raison de cette activité. C’est le cas en particulier de l’ozone (O3), du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane (CH4).
La preuve que l’augmentation du CO2 atmosphérique est d’origine humaine se fait par analyse isotopique.

L’ozone est fourni en grande quantité par l’activité industrielle humaine, alors que les CFC encore largement utilisés détruisent eux, l’ozone, ce qui fait que l’on peut constater un double phénomène :

  • une accumulation d’ozone dans la troposphère au-dessus des régions industrielles,
  • une destruction de l’ozone dans la stratosphère au-dessus des pôles.

La combustion des carbones fossiles comme le charbon, la lignite, le pétrole ou le gaz naturel (méthane) rejette du CO2 en grande quantité dans l’atmosphère. Si bien que seule la moitié est recyclée par la nature, et que l’autre moitié reste dans l’atmosphère, ce qui augmente l’effet de serre. Un des secteurs d’activités qui dégage le plus de gaz à effet de serre est l’énergie : à ce sujet, voir l’article énergie et effet de serre.

Les activités humaines dégagent donc une abondance de GES : les scientifiques qui étudient le climat pensent que l’augmentation des teneurs en gaz d’origine anthropique est à l’origine d’un réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre fonctionnent donc comme une couverture qui maintient une température chaude à la surface de notre Terre et l’empêchent ainsi de se refroidir.

En France, selon le groupe Facteur 4, les émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports pour 26 %, suivis de l’industrie (22 %), de l’agriculture (19 %), des bâtiments et habitations (19 %), de la production et de la transformation de l’énergie (13 %), et du traitement des déchets (3 %). Depuis 1990, les émissions ont augmenté de plus de 20 % pour les transports et les bâtiments. En revanche, elles ont diminué de 22 % dans l’industrie, de 10 % dans le secteur agricole, de 9 % dans le secteur de l’énergie et de 8 % pour le traitement des déchets. (Voir le projet de rapport 2006 du groupe Facteur 4).

 

L’effet de serre n’est pas en soi nocif aux écosystèmes ; sans lui, la température terrestre avoisinerait les -18 °C. Cependant un excès de GES dépassant la capacité des écosystèmes à les piéger et les absorber est un danger pour la plupart des espèces dites évoluées.

Un réchauffement global provoquerait d’abord une augmentation mécanique du volume d’eau de mer par dilatation et par la fonte des calottes polaires, qui engloutirait les terres basses (les îles coralliennes comme les îles Maldives sont les premières menacées), mettant en péril de nombreuses espèces dont peut-être, par acidification des océans, le phytoplancton qui produit 80 % du dioxygène que nous respirons et qui absorbe l’essentiel du dioxyde de carbone) dissous dans l’eau de mer (le CO2 est 60 fois plus présent dans la mer que dans l’air (1,8 % au lieu de 0,03 %) pour un volume grossièrement estimé à 1 370 millions de km³. D’autres conséquences sont attendues, dont une augmentation de la pluviométrie, et la modification des courants marins, ce qui modifierait aussi le niveau moyen des mers avec des conséquences potentiellement désastreuses. Des conséquences plus ou moins difficiles à prévoir risquent de provoquer un véritable changement climatique. Un effet « boule de neige » auto entretenu pourrait être amorcé par la fonte du pergélisol avec évaporation d’hydrates de méthane, s’ajoutant à celui qui pourrait aussi être libéré en mer, ainsi que par l’augmentation des incendies de forêts et d’inondations se traduisant par la méthanisation de matière organique immergée, qui sont autant de facteur de réchauffement.

Les scientifiques prévoient une augmentation de 1,5 °C à 6 °C pour le siècle à venir en supposant que l’augmentation des rejets de GES continue au rythme des 20 dernières années (on n’a pas observé de ralentissement global des émissions, même depuis Kyoto). Un arrêt total et immédiat des rejets de carbone n’empêcherait cependant pas la température moyenne de la planète de continuer à augmenter pendant plusieurs dizaines à centaines d’années, car certains GES ne disparaissent de l’atmosphère que très lentement.

 

Le changement climatique ne peut que perturber les activités humaines, plus ou moins directement. Par exemple, après s’être plaints d’avoir de plus en plus chaud en 2006, les Inuit du Grand Nord québécois, ont obtenu une réduction des tarifs d’électricité. En juin, la température ayant atteint 31 °C pendant près d’une semaine, Larry Watt, le bien-nommé maire de Kuujjuak, la capitale du Nunavik, a passé commande d’une dizaine de climatiseurs pour le conseil municipal.

Le réchauffement climatique semble une réalité au nord du 55e parallèle : même si les avis diffèrent d’un spécialiste à l’autre, les modèles prévoient que la température devrait y progresser de quatre à sept degrés d’ici le XXIIe siècle et que le niveau des mers des régions polaires devrait augmenter d’un demi-mètre. D’ici seulement 15 ans, certains passages de l’océan Arctique pourraient être navigables quatre ou cinq mois par an au lieu de deux actuellement.

Les études concernant le réchauffement climatique et ses conséquences ont été parmi les plus fournies de l’histoire scientifique inter-disciplinaire. Toutefois, les pressions politiques et les conséquences potentielles pour le lobby industriel lié à l’exploitation des énergies fossiles, que l’adoption de quotas d’émissions carboniques menacerait dangereusement, ont favorisé l’émergence et le développement d’un contre-courant scientifique remettant en cause l’interprétation des données.

Le type de contre-expertises scientifiques apportées contre les théories alarmistes de l’origine anthropique du réchauffement climatique est sujet à caution, notamment à cause du financement de ces contre-expertises par des lobbys industriels, chapeautés par Don Pearlman (cf. Carbon Club) lors des accords signés à Kyoto.

Dans le documentaire vidéo The Greening of the Planet Earth (diffusé en 1988), la Western Fuels Association prévoit que le doublement des émissions de carbone, tel qu’il est en cours, permettrait l’augmentation des surfaces cultivables sur la planète. La Western Fuels Association a également financé le lancement de la World Climate Review, dont le contenu peut difficilement prétendre détenir l’indépendance que réclame l’objectivité scientifique.

Certains scientifiques, tout en reconnaissant les changements induits par la montée des eaux et le besoin de prendre des mesures, rejettent le catastrophisme actuel. Par exemple dans le cas des Maldives, qui sont des îles coralliennes, l’hypothèse selon laquelle les coraux seraient tout à fait capables de rehausser les îles plus rapidement que la montée des eaux est parfois avancée. Des espèces seraient alors conduites à régresser ou disparaître, tandis que d’autres apparaîtraient et se développeraient selon les principes de la sélection naturelle. L’histoire de la Terre montre en effet qu’il y a déjà eu dans le passé des périodes où il a fait bien plus chaud et d’autres périodes où il a fait bien plus froid, et qu’à chaque fois la nature a trouvé les réponses appropriées. D’autres répondent à ces mêmes arguments que ces transformations ont duré des millénaires, alors que le changement climatique envisagé se produirait sur un siècle ou deux, ce qui pourrait être trop rapide pour que la nature puisse s’adapter.

Le rôle des contrails ou traînées de condensation des avions a fait l’objet d’un rapport (en anglais) de l’IPCC mais doit encore être éclairci et maîtrisé, notamment dans ses liens avec le trou dans la couche d’ozone qui pourrait induire d’importantes rétroactions susceptibles d’accélérer le réchauffement global (via la réduction des capacités naturelles des écosystèmes à absorber et stocker le carbone).

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